Comprendre le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et sa classe énergétique est crucial pour tous les propriétaires de logements. En particulier, la classe G, considérée comme la moins performante et la plus polluante. Cette classe peut engendrer de lourds travaux de rénovation pour améliorer la performance énergétique. Étant donné l’interdiction à venir de louer des biens classés G, il est urgent de prendre des mesures pour améliorer cette notation. Dans cette optique, nous explorerons diverses stratégies pour augmenter la performance énergétique de votre logement.
Comprendre le DPE
Définition : que veut dire DPE ?
DPE est l’acronyme de Diagnostic de Performance Énergétique. C’est un document qui informe sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment, en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Le DPE est attribué par un diagnostiqueur professionnel et est défini par une échelle allant de A à G, A étant la meilleure performance énergétique et G la moins performante. Ce diagnostic s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie par le Ministère de la Transition Ecologique.
L’échelle de performance énergétique
L’échelle de performance énergétique est un système de classification allant de A à G. Elle permet d’évaluer la performance énergétique d’un logement. Chaque niveau de l’échelle correspond à un certain seuil de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre.
- La classe A, de couleur verte, est la plus performante. Elle indique une faible consommation d’énergie et un faible impact environnemental.
- À l’opposé, la classe G, de couleur rouge, est la moins performante. Elle désigne les logements très énergivores, avec une consommation supérieure à 420 kWh/m² par an.
L’échelle de performance énergétique est représentée par une étiquette énergie colorée. Cette étiquette est un élément clé du DPE, car elle permet d’évaluer rapidement et visuellement la performance énergétique d’un logement.
C’est quoi un DPE G ?
Le DPE G est le classement le plus défavorable dans l’échelle de performance énergétique. Il est attribué aux logements dont la consommation d’énergie est extrêmement élevée, soit plus de 420 kWh/m² par an. Cette forte consommation d’énergie entraîne également une importante émission de gaz à effet de serre. Ainsi, un logement classé en DPE G est souvent qualifié de « passoire thermique », car il laisse échapper beaucoup de chaleur, ce qui entraîne une surconsommation d’énergie pour le chauffage. Ces logements sont généralement peu confortables et coûteux en termes de factures énergétiques.
Les conséquences d'un DPE G
Impact sur l’énergie et l’environnement
L’impact d’un logement classé en DPE G sur l’environnement et l’énergie est considérable. Du fait de leur niveau élevé de consommation énergétique, ces logements contribuent dans une large mesure à l’émission de gaz à effet de serre.
Les habitation classées G émettent plus de 100 kg de CO2eq/m²/an, soit 16 fois plus que les bâtiments à basse consommation notés A. Cette surconsommation et cette surémission font des logements G des acteurs majeurs du réchauffement climatique.
Par ailleurs, ces constructions sont aussi des vecteurs d’inconfort : chaleur excessive en été, sensation de froid en hiver, difficultés à maintenir une température stable, humidité et moisissures. Autant de désagréments qui pèsent sur la qualité de vie des occupants.
Enfin, leur faible performance énergétique a un impact direct sur la facture énergétique des locataires ou propriétaires, avec des coûts mensuels souvent très élevés.
Conséquences financières pour les propriétaires
Les conséquences financières pour les propriétaires ayant un bien en DPE G peuvent se manifester de plusieurs façons. D’une part, la dévalorisation du bien sur le marché immobilier est une réalité, en raison des dépenses énergétiques importantes et de l’obligation de réaliser des travaux de rénovation pour se conformer à la loi Climat. D’autre part, les travaux de rénovation nécessaires pour améliorer la performance énergétique du logement représentent un coût supplémentaire non négligeable.
Enfin, à partir du 1er janvier 2025, les logements classés G ne pourront plus être mis en location. Cette interdiction de louer des logements classés G pourra entraîner une perte de revenus locatifs pour les propriétaires.
Implications pour les locataires
Les locataires de logements classés G peuvent être confrontés à plusieurs difficultés. En premier lieu, ils devront supporter des charges énergétiques élevées dues à la mauvaise performance énergétique du bien. De plus, le confort thermique de ces logements est souvent médiocre, ce qui peut rendre leur habitation désagréable, notamment durant les périodes de grand froid ou de forte chaleur.
Un autre aspect à considérer est l’impossibilité pour les propriétaires d’augmenter le loyer lors d’un changement de locataire, d’un renouvellement de bail ou en cours de bail pour les biens classés G. Cette mesure, en vigueur depuis le 24 août 2022, protège les locataires contre une hausse injustifiée des coûts.
Enfin, le locataire peut légalement contraindre le propriétaire à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la classe énergétique du bien. Si le propriétaire refuse d’engager ces travaux, le locataire aura le droit de l’assigner en justice.
Comment améliorer un DPE G ?
Rénovation énergétique : une solution ?
La rénovation énergétique est en effet une solution viable pour améliorer la classe énergétique d’un logement classé G. Cela implique souvent des travaux conséquents, mais indispensables pour augmenter la performance énergétique du bien.
- L’isolation thermique est une priorité, elle doit concerner les murs, la toiture et les planchers. Le remplacement des fenêtres par du double vitrage performant peut également être envisagé.
- Le système de chauffage doit être revu. Un système plus efficace comme une pompe à chaleur ou une chaudière à condensation peut être installé.
- Une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) est recommandée pour un renouvellement d’air optimal.
Ces travaux peuvent être financés grâce à des aides comme MaPrimeRénov’ de l’Anah. Elle propose d’aider les foyers à améliorer la performance énergétique de leur logement.
Prix des travaux pour améliorer le DPE G
Le coût des travaux pour l’amélioration d’un DPE G varie en fonction du type de rénovation entreprise, de la superficie du logement et de l’étendue des travaux nécessaires. Généralement, on estime qu’un gain de 3 classes coûte environ 55 000€ HT, tandis qu’un gain de 4 classes coûte 70 000€ HT.
Si l’on se base sur le coût au mètre carré d’une rénovation globale, il faut compter entre 500€ et 900€. Par exemple, pour un appartement de 50 m², le budget varie entre 25 000€ et 45 000€.
Cependant, il ne faut pas oublier les potentielles aides financières disponibles pour alléger ces coûts.
Rénovations spécifiques pour améliorer un DPE G
Isolation des combles et des murs
L’isolation des combles et des murs est une étape clé pour améliorer le DPE d’un logement classé G. Les combles et les murs mal isolés sont responsables de près de 60% des déperditions thermiques d’un logement. Il est donc crucial de bien les isoler pour réduire les pertes d’énergie. mais aussi améliorer son confort d’été !
Il existe différentes techniques pour isoler les combles et les murs :
- L’isolation des combles perdus, qui est une solution rapide et peu coûteuse. Elle consiste à déposer un matériau isolant sur le plancher des combles.
- L’isolation des murs par l’intérieur (ITI), qui consiste à poser un isolant sur les murs intérieurs du logement. Cette technique est moins coûteuse que l’isolation par l’extérieur, mais elle réduit l’espace habitable.
- L’isolation des murs par l’extérieur (ITE), qui est plus coûteuse mais plus efficace car elle supprime les ponts thermiques.
Le choix de la technique d’isolation dépend des contraintes du logement et du budget disponible. Dans tous les cas, une bonne isolation des combles et des murs peut permettre d’améliorer sensiblement le DPE d’un logement.
Changement du système de chauffage
Le changement du système de chauffage est un autre levier d’action pour améliorer un DPE G.
En optant pour un dispositif plus performant, vous pourrez significativement réduire votre consommation énergétique :
- Les chaudières de dernière génération, notamment celles à condensation, sont plus efficaces que les anciens modèles.
- Les pompes à chaleur sont également une option intéressante. Elles captent les calories de l’air extérieur pour chauffer l’intérieur du logement, permettant ainsi de réduire les dépenses d’énergie jusqu’à 60 %.
- Il est également recommandé de changer l’équipement de production d’eau chaude si ce dernier est vétuste.
Avant de changer votre système de chauffage, assurez-vous que l’isolation de votre logement a été optimisée. Sans une isolation adéquate, même un système de chauffage performant consommera excessivement.
Amélioration de la ventilation
L’amélioration de la ventilation est également indispensable pour améliorer un DPE G. Un système de ventilation inefficace peut entraîner des pertes thermiques importantes et augmenter la consommation énergétique du logement. L’installation d’une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) peut être bénéfique.
Deux types de VMC sont généralement proposés :
- La VMC simple flux : elle évacue l’air vicié de l’intérieur vers l’extérieur et le renouvellement de l’air se fait naturellement par des entrées d’air situées généralement sur les fenêtres.
- La VMC double flux : plus coûteuse mais aussi plus efficace, elle récupère la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air neuf entrant.
- Un autre système de ventilation performant est la ventilation hygroréglable. Cette technologie ajuste automatiquement le débit d’air en fonction de l’humidité présente dans les pièces, permettant ainsi de réaliser des économies d’énergie.
Quel que soit le système choisi, il est primordial de veiller à son entretien régulier pour garantir son bon fonctionnement et son efficacité énergétique.
Le futur du DPE G
Evolution de la réglementation
La réglementation autour du DPE G est en constante évolution. Dans le cadre de la loi Climat et Résilience, une interdiction progressive de mise en location des logements très énergivores, classés F ou G, est prévue.
- A partir du 1er janvier 2025, les logements classés G ne pourront plus être mis en location.
- Cette interdiction sera étendue aux logements classés F en 2028.
- En 2034, même les logements classés E seront concernés par cette interdiction.
Cette évolution réglementaire vise à réduire l’impact environnemental des « passoires thermiques » et à inciter les propriétaires à réaliser des rénovations énergétiques. Ainsi, les propriétaires de logements classés G ont tout intérêt à anticiper et à engager des travaux pour améliorer la performance énergétique de leurs biens.
Impacts sur le marché immobilier
Le classement DPE G a des conséquences notables sur le marché immobilier. D’une part, l’interdiction de vente de ces logements à partir de 2025 crée une pression sur les propriétaires pour réaliser des rénovations énergétiques. D’autre part, la dévalorisation de ces biens sur le marché immobilier est un phénomène croissant.
- Dévaluation des biens immobiliers : Les logements classés G voient leur valeur sur le marché immobilier diminuer, en raison de leur faible performance énergétique. Certains observateurs notent une baisse de 10 à 20% de leur valeur immobilière.
- Augmentation du stock de logements G : Le nombre de biens immobiliers classés G sur le marché a augmenté ces dernières années, atteignant près de 20% du stock total de biens en vente début 2023.
- Influence sur les décisions d’achat : La performance énergétique est devenue l’un des critères majeurs pour les acquéreurs. Un DPE G peut donc dissuader des acheteurs potentiels et prolonger les délais de vente.
Ces impacts soulignent l’importance pour les propriétaires de logements classés G d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique afin d’améliorer leur classement DPE et la valorisation de leur bien sur le marché.
FAQ
Quel DPE interdit à la location ?
Oui, vous pouvez actuellement louer un appartement classé G, mais la réglementation est en train de changer.
A partir de 2025, la location de logements classés G sera progressivement interdite. Cette mesure fait partie d’une série d’initiatives visant à éliminer les « passoires thermiques » du parc de logements. Cependant, il existe une exception : les logements dont la consommation énergétique finale est supérieure à 450kWh par m² et par an ne peuvent plus être loués depuis 2023. Il est donc essentiel pour les propriétaires de ces logements d’entamer des travaux de rénovation énergétique pour améliorer leur classement DPE et pouvoir continuer à les louer.
Puis-je vendre un bien classé G ?
Oui, la vente d’une maison classée G au DPE est autorisée.
Cependant, la réglementation impose désormais de réaliser un audit énergétique avant la vente pour les logements classés F ou G depuis le 1er avril 2023. L’objectif de cet audit est d’évaluer la performance énergétique du bien et de proposer des solutions pour l’améliorer. Ce document doit être annexé aux promesses ou compromis de vente. Il est donc essentiel de vous adresser à un diagnostiqueur immobilier certifié pour réaliser cet audit.
Un locataire peut-il demander un DPE ?
En tant que locataire, il vous est tout à fait possible de demander un DPE. Cependant, il est à noter que le propriétaire n’est pas obligé de le fournir proactivement. Si vous souhaitez obtenir un DPE, vous devez en faire la demande. Le propriétaire a le droit de refuser si le DPE annexé au contrat de location est toujours valide.
Par ailleurs, il est important de savoir que le DPE est nécessaire pour soumettre une demande d’aide personnalisée au logement (APL). C’est pourquoi, en tant que locataire, il est dans votre intérêt de vous assurer que le DPE est à jour.
Combien de temps est valable un DPE?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) possède une durée de validité de 10 ans dans la grande majorité des cas. Cependant, il existe des exceptions en fonction de la date à laquelle le DPE a été réalisé.
- Pour les DPE effectués entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017, ils demeurent valides jusqu’au 31 décembre 2022.
- De même, si le DPE a été réalisé entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021, sa validité s’étend jusqu’au 31 décembre 2024.
